15/8/23
C’est une situation bien plus fréquente qu’on ne le pense : des branches, des feuilles ou des plantes appartenant au voisin empiètent sur votre terrasse ou votre balcon. Cela peut provoquer des désagréments : perte de luminosité, salissures, présence d’insectes, voire gêne de circulation.
Mais quels sont vos droits ? Êtes-vous en droit d’exiger que votre voisin taille ses plantations ? Pouvez-vous le faire vous-même ? Et surtout, quels recours juridiques sont envisageables en cas de refus ?
Voici un tour d’horizon des règles applicables, et des conseils pratiques d’un avocat.
Le Code civil encadre précisément les plantations entre voisins. Deux articles sont essentiels à connaître :
Il impose des distances minimales entre les plantations et la limite séparative :
Ces distances s’appliquent sauf usage local ou disposition spécifique dans le règlement de copropriété ou un acte de lotissement.
C’est le plus important ici :
« Celui sur la propriété duquel avancent les branches des arbres, arbustes ou arbrisseaux du voisin peut contraindre celui-ci à les couper. »
Autrement dit, vous avez le droit d’exiger que votre voisin taille les branches qui dépassent chez vous.
Vous n’avez pas le droit de les couper vous-même, même si elles empiètent sur votre terrasse. Seul le voisin propriétaire des plantations peut le faire, à votre demande. Si les plantations sont sur un terrain commun ou si le voisin est locataire, la demande doit être adressée au propriétaire.
C’est une exception intéressante : vous pouvez, cette fois, les couper vous-même (toujours selon l'article 673 du Code civil) s’il s'agit de racines, ronces ou brindilles qui pénètrent sur votre terrain.
Dans la majorité des cas, un simple échange courtois permet de régler la situation. Il est souvent inutile d’initier immédiatement une procédure.
Conseil d’avocat : privilégiez un message écrit (mail ou courrier simple) pour garder une trace de votre demande.
Si le voisin ne réagit pas, il est conseillé d’adresser un courrier recommandé avec accusé de réception, mentionnant :
En cas de refus persistant, vous pouvez gratuitement saisir un conciliateur de justice, pour tenter de trouver une solution amiable. Cette étape est même obligatoire avant certaines actions en justice.
Si toutes les démarches amiables échouent, vous pouvez saisir le tribunal judiciaire pour demander :
Si vous habitez en copropriété, il convient de vérifier :
Il est possible que l’entretien des plantations relève du syndic, ou qu’un usage local s’applique. En cas de conflit entre copropriétaires, une mise en demeure via avocat peut s’avérer plus efficace qu’un simple courrier personnel.
Même si le conflit peut sembler mineur, les tensions de voisinage peuvent vite dégénérer, et les démarches juridiques mal maîtrisées peuvent vous desservir.
L’accompagnement d’un avocat en droit immobilier permet de :
Que vous soyez propriétaire ou locataire gêné par les plantations du voisin, le cabinet Sher Messinger vous accompagne à chaque étape de votre démarche, du conseil amiable à la procédure judiciaire, en passant par la négociation avec le voisin ou le syndic.
Non, c’est interdit. Vous devez demander au voisin de le faire. Vous pouvez seulement couper les racines ou ronces qui envahissent votre sol.
Adressez-lui un courrier recommandé, puis, si besoin, engagez une conciliation ou une procédure en justice.
Au propriétaire, qui est juridiquement responsable de l’entretien des plantations.
Oui, si vous prouvez un préjudice réel (ex : salissures constantes, perte d’usage de la terrasse, entretien supplémentaire…).